Le retour difficile des déportés chez eux

Tandis que les grands procès de l'épuration ont passionné le pays après la Libération, une question essentielle reste en suspens : comment gérer le retour des déportés, et comment rétablir la justice pour les familles juives spoliées durant les années d'occupation ?

Après le retour des camps, une nouvelle épreuve attend les Juifs

Le retour des déportés juifs survivants des camps de concentration ne fait pas la joie de tout le monde. Car bon nombre de commerçants ou de particuliers ont profité des boutiques, des ateliers ou des appartements laissés vacants par leurs propriétaires lors de leur déportation. Sans scrupules, certains refusent de rendre les biens et les propriétés spoliés aux membres des familles juives survivants. Commence alors pour ces personnes, déjà éprouvées par le traumatisme de la Shoah, un long travail pour réclamer justice, et la restitution de ce qui leur appartient.

Une bataille juridique pour obtenir la restitution

Durant l'occupation, des dizaines de milliers de commerces et tout autant d'appartements ont été pillés et réattribués illégalement. Les Juifs de retour de déportation doivent alors batailler pour obtenir la restitution de leurs biens. Sans honte, assumant totalement leur antisémitisme, les profiteurs de la spoliation se sont organisés en associations pour se défendre tels que l'AFPBA (Association française des propriétaires de biens aryanisés). Les dossiers sont longs à constituer, car beaucoup de papiers ont disparu, les procès tardent à s'ouvrir et les jugements à être prononcés. Il faudra parfois plusieurs années pour que les Juifs, légitimes propriétaires, récupèrent leurs biens, que les spoliateurs, contraints et forcés, n'hésitent pas à saccager avant de leur rendre. 

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